Sophie Saffi, Résumé : Présentation comparative italien / français de la personne et de son espace
Sophie Saffi, Résumé : Présentation comparative italien / français de la personne et de son espace
Sophie SAFFI
Présentation comparative italien / français
de la personne et de son espace
La confrontation des trois situations latine, italienne et française, mettra en lumière un processus opératif commun. Nous distribuerons les conceptions de l’espace, de la personne, du genre, du nombre et de l’intersubjectivité sur le temps opératif d’un tenseur radical spatial divisé en deux étapes successives d’intériorité et d’extériorité. Nous montrerons que chaque première étape est une conception de type fusionnel : l’intériorité, le féminin, le pluriel interne, la symbiose. Tant que le repérage spatial se fait par rapport au couple dialogal, ce qui suppose une relation symbiotique entre le locuteur et l’interlocuteur, puisque, d’une part, la proximité est conçue comme interne au couple dialogal, et d’autre part, l’éloignement est compris comme externe au couple dialogal, nous sommes historiquement dans un schéma qui correspond à une marque retenue pour la première étape. Dans ce cas de figure, qui est celui du latin à l’italien, le pluriel interne existe dans le système, ainsi que la différenciation du genre à la 3ème personne objet (ex. : it. Le parlo vs. Gli parlo). Dès que l’on passe à une conception externe, quand aucune marque n’est retenue pour la première étape, le pluriel interne est exclu du système, la différenciation de genre à la 3ème personne objet est abandonnée (ex. : fr. Je lui parle). Par contre, l’appartenance implicite est représentative d’un système où la personne a une sphère personnelle étendue typique d’une relation symbiotique à son environnement, et représentative des systèmes de langue où la première étape n’est pas shuntée. Nous montrerons qu’une conception interne a des affinités avec la flexion et la quantité vocalique, la conception externe avec la déflexion et le vocalisme nasal, le critère spatial étant ainsi fondateur de tout type de construction : psychologique et linguistique, morphosyntaxique et phonologique.