Cercle Linguistique d\'Aix-en-Provence

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Jean Guilbert, L’énoncé assertif… ou mieux : le message informatif ; message mono-informatif et message pluri-informatif


Jean Guilbert, L’énoncé assertif… ou mieux : le message informatif ; message mono-informatif et message pluri-informatif.

Jean Guilbert :

L’énoncé assertif… ou mieux : le message informatif ; message mono-informatif et message pluri-informatif

Si les notions de thème et rhème, définies comme «ce dont parle le locuteur»/«ce qu’il en dit», semblent convenir parfaitement à l’analyse d’un énoncé aussi simple que «Pierre est maladroit», elles rencontrent des difficultés dès qu’il s’agit d’énoncés légèrement plus complexes ou plus riches en informations, tels que «cette nuit, un imbécile a cassé la jarre de l’entrée» ; on peut même douter qu’il soit légitime d’attendre de ces notions qu’elles soient également adéquates et opératoires dans les deux cas, surtout si l’on ne souhaite pas recourir, pour obtenir ce résultat, à une modification sérieuse de leur définition.

Nous pensons que ce problème renvoie à l’importante question théorique : «qu’est-ce qu’une phrase ?» (ou «qu’est-ce que le sens phrastique ?»). En relation avec cette question toujours ouverte, nous voyons un intérêt non négligeable à faire référence au phénomène « phrase » par le terme de «message», et nous préciserons quel sens nous donnons à ce terme.

Nous aborderons cette question du sens phrastique en choisissant d’en limiter l’examen à un seul type d’énoncé, celui qui est traditionnellement appelé «assertif», et nous montrerons que ce dernier gagne à être analysé et décrit comme «informatif», malgré les cas qui semblent contredire une telle appellation.

Nous verrons que cette perspective, radicalement opposée à celle de la tradition logicienne, permet de décrire l’opposition «simple/complexe» visée plus haut comme une opposition entre «message monoinformatif» et «message pluriinformatif», ce dernier apparaissant comme analysable en une pluralité de messages «monoinformatifs».

Ce fait, combiné à quelques autres, dont celui de la relative indépendance entre agencement syntaxique et sens informatif exprimé, explique qu’il soit parfois difficile de reconnaître des éléments tels que thème et rhème dans les messages «pluriinformatifs», en même temps qu’il éclaire une quantité considérable de faits de langue importants.

Lire l'énoncé au format pdf. : travaux_21_struct_jean_guilbert.pdf


22/02/2014
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