Cercle Linguistique d\'Aix-en-Provence

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Jean-Marie Merle, Définition : Les nexus


Jean-Marie Merle, Définition : Les nexus

Définition 

LES NEXUS 


 

Les nexus – relations prédicatives sans verbe à mode fini 

Les nexus sont un constituant de base, au même titre que les syntagmes et les propositions. 

Le terme de nexus est à l’origine un terme emprunté à Jespersen 1924 (traduction 1971 : 148-196), que Jespersen applique à toute relation qui se noue, que la fonction nodale soit remplie par un verbe à mode fini, un verbe à mode non fini ou sans verbe. Le propos de Jespersen, dans sa Philosophie de la grammaire, est de sensibiliser le lecteur aux différentes formes que peuvent revêtir les assemblages prédicatifs. L’usage, par la suite, a retenu le terme derelation prédicative. 

En 1993, Olof Eriksson redéfinit le nexus et emploie ce terme pour décrire ce que les Anglo-Saxons appellent « petites propositions » (small clauses). Eriksson définit le nexus en deux temps (1993 : 26) : « Nous appelleronsnexus l’unité syntaxique qui résulte d’une prédication assurée par une unité autre que le syntagme verbal. » (Eriksson 1993 : 26). Cette définition appelle une précision : « Le syntagme verbal est un syntagme dont le noyau est formé d’un verbe à l’état fini. » (Eriksson 1993 : 21) 

Autrement dit Eriksson nomme nexus ce que nous nommons propositions infinitives, propositions participiales, propositions gérondives, mais également des formes syntaxiques que nous nommons parfois propositions sans verbe, ou « averbales » (verbless clauses). Le terme de nexus correspond ainsi à toute relation prédicative sans verbe à mode fini. 

  

Le thème choisi cette année dans le cadre des travaux du CLAIX (Centre de Linguistique d’Aix) recouvre donc 

– les relations prédicatives à mode non fini, qui se caractérisent par leur dépendance (ex. les nexus résultatifs <La balle–sous le train> et <himself–blind> dans La balle roula sous le train, et Milton read himself blind) ; 

–        les énoncés sans verbe (Tes chaussures, sur ton lit ! / Your shoes – on your bed !) 

Références citées : 

Jespersen, Otto (1924), The Philosophy of Grammar, Londres, George Allen & Unwin. 

     Trad. Française : Anne-Marie LÉONARD, 1971, La philosophie de la grammaire, Paris, Tel, Gallimard. 

Eriksson, Olof (1993), La phrase française, Romanica gothoburgensia, XLII, Göteborg, Suède. 

Jean-Marie Merle 

Aix-Marseille Université 


19/03/2013
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