Cercle Linguistique d\'Aix-en-Provence

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Jean-Marie Merle, La qualification, phénomène protéiforme


Jean-Marie Merle, Article : La qualification, phénomène protéiforme

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11/06/2013
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Jean-Marie Merle, Résumé : La qualification, phénomène protéiforme

Jean-Marie Merle

La qualification, phénomène protéiforme

On définira la qualification comme mise en relation d’une qualité – d’une propriété – et d’un support, l’élément qualifié. Le terme de qualification pourra désigner aussi bien l’une des opérations constitutives de l’énoncé – et notamment l’une des étapes nécessaires à la représentation d’un événement – que le cas particulier des énoncés ou fragments d’énoncés dont la fonction centrale est de qualifier. Par ailleurs le terme de qualification s’applique aussi bien à la mise en relation une fois opérée (1) qu’à l’opération de mise en relation (2).

         Dans le premier cas, sur support nominal, on a affaire aux qualifications intégrées (cf. J. Gardes Tamine) au GN, ou épithétiques, qui ont pour fonction de délimiter le noyau nominal en le caractérisant (Ch. Touratier). On s’interrogera sur le paradigme des épithètes, et sur la légitimité d’une distinction entre fonction déterminative et fonction restrictive.

         Dans le deuxième cas, la qualification est soit prédiquée, soit co-prédiquée. La qualification prédiquée donnera lieu à plusieurs cas de figure selon que le prédicat trouve un support implicite (Magnifique !) ou explicite, et selon le statut verbal (Picasso–peindre) ou non-verbal (Picasso–peintre) du prédicat ; dans ce dernier cas de figure, c’est le caractère non-verbal du prédicat-attribut qui suscite la copule.

La qualification prédiquée donnera lieu à plusieurs cas de figure selon que le prédicat trouve un support implicite (Magnifique !) ou explicite, et selon le statut verbal (Picasso–peindre) ou non-verbal (Picasso–peintre) du prédicat ; dans ce dernier cas de figure, c’est le caractère non-verbal du prédicat-attribut qui suscite la copule.

La co-prédication sur support nominal, ou apposition, s’opère par insertion (cf. J. Gardes Tamine) : elle implique toujours une indexation sur une situation d’énoncé et comporte plusieurs variables. On s’interrogera ici encore sur les paradigmes de l’apposition ainsi que sur les constantes et sur les variables de la qualification appositive.

En évoquant les paradigmes correspondant aux qualifications épithétiques, aux qualifications prédiquées et aux qualifications apposées, on prend le parti de ne pas considérer que la qualification soit le fait des seuls adjectifs qualificatifs, qui entrent systématiquement en concurrence avec d’autres formes de qualification (relatives, groupes prépositionnels, groupes nominaux, syntagmes participiaux, complétives).

Par ailleurs, la qualification n’est pas uniquement incidente à un support nominal. D’autres supports sont également concernés : adverbes et circonstants seront envisagés comme des formes particulières de qualification.


11/06/2013
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