Cercle Linguistique d\'Aix-en-Provence

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Renaud Méry, Thématisation, opérations prédicatives et opérations énonciatives

Renaud Méry :

Thématisation, opérations prédicatives et opérations énonciatives

L’exposé analysera quelques problèmes concernant ce que l’on coutume d’appeler la thématisation, dans le cadre de la théorie des opérations prédicatives et énonciatives d’Antoine Culioli, laquelle se présente comme une tentative de modélisation de l’activité de langage, qui implique

·  un partenariat entre un énonciateur et co-énonciateur (c’est, si l’on veut, une interactivité) ;

·  la production et la reconnaissance d’énoncés. La production fait passer d’opérations mentales inaccessibles à ces agencements de marqueurs (i.e. traces d’opérations) que sont les textes oraux ou écrits. La reconnaissance consiste à tenter de reconstruire les opérations à partir des marqueurs. Au niveau dit métalinguistique, il s’agit de simuler la relation (complexe, non bi-univoque) entre opérations et marqueurs.

La théorie choisie pour cette simulation est la théorie des repères, ainsi définie :
“ L’observation minutieuse de langues variées et la théorisation de phénomènes en apparence éloignés, m’a amené à poser une relation fondamentale appelée : relation de repérage, construite par l’opération élémentaire primitive dite opération de repérage. Le concept de repérage est lié à celui de localisation relative et à celui de détermination. […] Lorsque, à l’intérieur d’un système de référence un terme x est repéré par rapport à un terme y, l’opération fournit à x une valeur référentielle (détermination d’une propriété) qu’il ne possédait pas auparavant. […] L’idée fondamentale est qu’un objet n’acquiert de valeur déterminée que grâce à un système de repérage ”.

Dans un tel cadre, ce que l’on a coutume d’appeler thème est analysé comme un variété particulière de repère (un repère est, de ce point de vue comme de bien d’autres, quelque chose par rapport à quoi on se situe, qui sert de point de référence). Il convient cependant de distinguer ici deux choses :

·  ce qui sert de repère au niveau prédicatif, que l’on appelle terme de départ de la relation prédicative ;

·  ce qui sert de repère au niveau énonciatif, que l’on appelle repère constitutif de l’énoncé, ce dernier étant soumis à des conditions bien précises de stabilité référentielle.

Au niveau prédicatif, il convient en outre de distinguer le terme de départ du premier argument, qui est ce dont la relation prédicative sert à prédiquer quelque chose. Le premier argument de la relation prédicative peut être

·  soit le premier terme de la relation primitive, appelé notion source, et qui sera l’agent dans le cas d’une relation agentive,

·  soit le deuxième terme de la relation primitive, appelé notion but, et qui sera l’objet affecté ou effectué dans le cas d’une relation agentive.

L’actif prototypique fera coïncider la notion source, le premier argument, et le repère prédicatif. Le passif, lui, fera coïncider la notion but, le premier argument, et le repère prédicatif. Mais, comme on peut s’y attendre, bien d’autres configurations sont possibles.
A ceci s’ajoutent des complications supplémentaires, entre autres la possibilité d’
intrication d’une relation dans une autre (e.g. expression du bénéficiaire ou de l’instrument).

Lire l'exposé au format pdf. : travaux_21_struct_renaud_mery.pdf



22/02/2014
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